Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Salle Gaston Couté

13 mars 2011

ACCUEIL lienspassavent LE PASSAVENT. L A

 ACCUEIL

lienspassavent


LE PASSAVENT. L A COMPAGNIE VA INVESTIR L’ANCIENNE SALLE DES FÊTES DE LA SAULE, INUTILISÉE DEPUIS DEUX ANS.


Des planches bien à eux

 
Les 35 Passaventistes, de 10 à 72 ans. Photo M. G.

 

Au cœur de l’ancien quartier polonais, la salle des fêtes de la Saule a été rachetée par la présidente du Passavent pour la mettre à disposition de la troupe et des acteurs.

 

243 m². D’une salle des fêtes classique de 243 m² , le bâtiment 
va être transformé en scène destinée au spectacle vivant. Gaston Couté. L ’ancienne salle des fêtes du quartier 
de la Saule va être baptisée ainsi en mémoire du poète patoisant.

Les 35 Passaventistes ne sont plus SDF depuis le 6 décembre, date à laquelle le conseil municipal a validé la vente de l’ancienne salle des fêtes de la Saule. Une fois n’est pas coutume, leur mécène est aussi leur moteur artistique : Yvette Sauvage-Lelong, présidente de l’association, auteur et metteur en scène. « J’ai acheté cette salle sur mes fonds personnels et je la mets gracieusement à disposition de l’association, déclare la bienfaitrice qui parle de la troupe qu’elle a montée en 2008 comme de son “bébé” ».

Un premier chèque de 20 501 € lui permet d’acquérir les 243 m² d’espace aménageable, l’euro symbolique correspondant à la partie jardin derrière, non constructible mais plein de promesses.

Quant aux travaux, la facture devrait osciller entre 60 000 et 100 000 €. La salle, inutilisée depuis deux ans, nécessite une remise aux normes électriques et des travaux d’isolation thermique et phonique. Et comme Yvette Sauvage-Lelong ne fait pas les choses à moitié, le projet d’aménagement devrait déboucher sur une charmante petite salle destinée au spectacle vivant : la scène actuelle sera abattue pour une scène de plain-pied, des sièges de spectacles seront préférés aux gradins en bois, une loge, des WC handicapés…

Costumes et décors au sec

À l’image de l’autre compagnie de théâtre de la ville, Golmus, « les amateurs éclairés » du Passavent pourront alors répéter et jouer leurs créations dans leurs murs. « C’est vrai que la Ville nous mettait à disposition une salle quand on en avait besoin, explique Bastien, Passaventiste de 27 ans, en se remémorant les pièces jouées à la Manufacture, au Centre nautique, ou au Syndicat des mineurs. Mais là, ça nous permet aussi de stocker les décors et notre centaine de costumes ! » D’autres spectacles vivants de compagnies amies sont aussi susceptibles d’être invités à monter sur les planches du petit théâtre du Passavent, mais que les riverains se rassurent « on n’a pas l’intention de faire des noubas », souligne la présidente.

Encore jamais baptisée, l’ancienne salle des fêtes de la Saule devrait bientôt s’intituler salle Gaston-Couté, en mémoire du poète patoisant, libertaire et anarchiste, véritable muse de l’auteur, qui lui adresse un clin d’œil dans toutes ses pièces. Les travaux devraient être terminés à l’automne prochain mais la troupe commencera ses répétitions avant… dès que le chauffage fonctionnera.

Marion Giouse
 
 

TE SAUVAGE-LELONG. L’ACTRICE ET METTEUR EN SCÈNE DÉFEND CORPS ET ÂME LE THÉÂTRE AMATEUR.

Dans les coulisses du théâtre amateur

 
Première présentation de La Pause, canalous paysans ouvriers par le Passavent en juin 2010. Photo d’archives Paul Jacquet (CLP)

Chiens bizarres, chats lunatiques », prévient le panneau accroché sur le portail de la maison d’Yvette Sauvage-Lelong, sur les hauteurs de Gourdon. Ce brin de femme aux grands yeux bleus et à la voix grave concrétise, à 63 ans, le rêve de tout dramaturge : avoir la responsabilité d’un lieu de théâtre. Cette auteur metteur en scène saône-et-loirienne vient de racheter à la Ville de Montceau, l’ancienne salle des fêtes du quartier de La Saule (20 500 € et au moins le triple en comptant les travaux). Bientôt, elle la mettra gracieusement à disposition du Passavent, la compagnie de théâtre amateur qu’elle a créé en 2008. « Nous allons pouvoir jouer à domicile et recevoir des troupes amies. En toute liberté », précise-t-elle.

Entrée au cours Simon en 1967, le même jour que Nathalie Baye,Yvette Sauvage-Lelong est alors une brillante actrice mais elle renonce quelques années plus tard à une carrière théâtrale parisienne : « J’ai pris cette décision quand je me suis rendue compte que le théâtre amateur, quand il est bien fait, est un véritable espace de liberté », déclare-t-elle.

« Pelures de patates»

Pourtant, quand elle sort du cours Simon en 1969, après avoir « donné la réplique dans une quinzaine de rôles » et obtenu le Prix du Jury au concours de fin de cycle (jury présidé par Claude Chabrol et Georges Conchon), un vent libertaire souffle sur Paris et on perçoit presque la plage sous les pavés. La comédienne intègre la troupe professionnelle la Coopérative théâtrale, ne mange que des « pelures de patates » à défaut de pouvoir acheter des patates, et arpente avec comédiens et étudiants contestataires, les terrasses de restaurants huppés en chantant Léo Ferré.

« Mais les communautés ne m’intéressaient pas et je n’étais pas non plus dans l’ultra-libération sexuelle, se souvient-elle. Quant au milieu théâtral, je me rendais compte qu’il était impossible d’avoir de vrais amis simplement parce que la concurrence des castings est impitoyable. Un comédien ne vit que devant les autres contrairement à un écrivain par exemple qui peut se contenter d’un petit cercle de lecteurs », théorise-t-elle. Lassée d’être toujours « en demande » et d’être obligée de « se vendre », Yvette Sauvage-Lelong réserve désormais sa débordante énergie au théâtre amateur. Pionne dans un collège technique du XVIII e à Paris, elle monte un atelier théâtre, accompagnant ainsi la naissance des foyers socio-éducatifs. Devenue Assistante départementale de jeunesse et d’éducation populaire (spécialisée en théâtre et photographie), elle co-fonde à Saint-Lô dans la Manche, le Théâtre de l’Éphémère (1976-1979), théâtre semi-professionnel avec des jeunes et des jeunes adultes. Elle y sera tour à tour comédienne, metteur en scène et chanteuse. Le mariage avec la capitale et les théâtreux est définitivement consommé. « De toute façon, je suis allergique à Paris et j’ai les pieds trop dans la terre, » résume-t-elle, jurant qu’elle ne regrette rien.

Hors des diktats de la mode

« Le théâtre amateur, quand il est bien fait, est un véritable espace de liberté notamment parce n’est pas assujetti aux diktats de la mode », explique l’artiste. Par exemple, Yvette Sauvage-Lelong n’applique pas les méthodes « postsoixante-huitardes » aujourd’hui très répandues qui préconisent une longue préparation sur le texte avant de monter sur scène ainsi que des séances d’improvisation en amont.

« Moi je reprends les méthodes que j’ai apprises avec le père Simon (René Simon), je mets l’acteur directement en situation avec son texte sans indications scéniques pour que tout vienne de lui », sourit malicieusement Yvette.

Intergénérationnel

L’intrépide intègre ensuite la Fonction publique territoriale, devient directrice d’une structure pour personnes âgées et évidemment, créé une troupe au sein de celle-ci, la Compagnie de Val qui Rit (1979 à aujourd’hui). En 1992, elle inaugure une des premières expériences théâtrales intergénérationnelles en mettant en scène 25 retraités et autant d’écoliers. Expérience tellement novatrice que le Centre national dramatique de La Comédie de Caen les a programmés.

Revenue sur les terres montcelliennes de son enfance, Yvette Sauvage Lelong est sollicitée par l’association La Mère en Gueule pour mettre en scène La Grande Grève, d’après le roman de Malato. Cette fresque historique qui évoque les conflits sociaux des mineurs a été représentée trois années de suite (2000 à 2003) devant des milliers de spectateurs.

Depuis 2008, Yvette Sauvage Lelong travaille d’arrache-pied pour sa propre compagnie (qui aujourd’hui n’est plus SDF ) forte de 35 Passaventistes amateurs. À raison d’au moins deux pièces historiques (très documentées) par an, elle continue de brasser sur scène, des gens de tout âge et de tout horizon. «Il y a une aide ménagère, un bistrotier, une secrétaire médicale... et ils ont de 10 à 72 ans,» expose-t-elle.

Six ou sept de ses pièces dorment à la SACD (Société des auteurs et des compositeurs dramatiques). Le théâtre amateur a encore de beaux jours devant lui.

Marion Giouse mgiouse@lejsl.fr
 

Publié le 08/02/2011


Publicité
Publicité
Salle Gaston Couté
Publicité
Publicité